Un soir, j’ai tout envoyé valser : j’ai mis le plateau de fromages au centre, les verres autour, et j’ai commencé à piocher.
Sans plan, sans livret.
Juste la curiosité en bandoulière.
Et là, claque :
un chèvre cendré qui fait chanter un riesling,
un comté 24 mois qui prend feu sur un whisky légèrement tourbé.
La fête totale.
Ça m’a rappelé pourquoi j’aime les accords : cette petite secousse sensorielle quand deux univers se rencontrent et créent un troisième goût, inattendu, presque indécent.
Pourquoi on s’est limités au rouge-fromage pendant si longtemps ?
Parce qu’on nous a servi le dogme : « fromage = rouge ».
Sauf que la réalité, c’est que la plupart des rouges saturent la bouche, noient la finesse des pâtes molles, écrasent la texture crémeuse.
Les blancs, eux, glissent. Ils coupent le gras, rafraîchissent, réveillent les saveurs.
C’est comme danser pieds nus sur du carrelage frais après une journée de canicule : ça fait juste clic.
Et quand on commence à explorer, on ouvre la boîte à kiffs : acidité qui claque, salinité marine, aromatiques florales, notes beurrées ou toastées.
Et oui, un bon whisky peut jouer dans la même ligue : il a ce gras, cette chaleur qui peuvent enlacer un fromage sec ou affiner un vieux gouda.
6 accords pour sortir des sentiers battus:
Chèvre frais + Sauvignon blanc tendu : l’acidité répond à celle du fromage, les notes herbacées s’accrochent à la croûte cendrée. Un duo clair et claquant.
Comté affiné + Vin jaune du Jura : l’accord culte, mais à chaque fois la même magie : noix, curry, profondeur infinie.
Saint-Nectaire fermier + Chardonnay bourguignon : gras sur gras, ampleur sur onctuosité, et cette finale beurrée qui colle aux papilles.
Bleu d’Auvergne + Gewurztraminer vendanges tardives : la douceur dompte le sel et la puissance du bleu, sans éteindre son caractère.
Brie truffé + Champagne blanc de blancs : bulle fine, tension, un accord qui réveille la truffe sans lourdeur.
Gouda vieux + Whisky sherry cask : la douceur caramélisée du whisky s’entremêle avec le côté torréfié du gouda. Explosion.
Idées pour pimper vos plateaux
Ajouter un crottin sec avec un chenin vibrant
Tester un Roquefort avec un vin doux naturel (Maury, Banyuls)
Oser un Taleggio avec un pinot gris riche
Et pour les plus joueurs : reblochon fermier + whisky légèrement tourbé. Surprenant, addictif.
5 erreurs à éviter avec les accords fromages & vins
1. Choisir un rouge trop tannique : il domine tout, le fromage devient amer.
2. Oublier la température : un fromage trop froid ou un vin trop chaud = sensations tronquées.
3. Sous-estimer l’intensité du fromage : un bleu puissant écrasera un vin discret.
4. Ignorer l’acidité : sans elle, tout devient pâteux et lourd.
5. Forcer l’accord : parfois, ça ne matche pas. Mieux vaut assumer le désaccord que se crisper autour d’un duo raté.
Conclusion:
Oubliez les règles. Testez, ratez, recommencez.
Un bon accord, c’est une rencontre : un équilibre fragile, souvent inattendu, parfois bouleversant.
Et le vrai plaisir, c’est quand vos invités lèvent les yeux du plateau et lâchent juste un :
« Attends… qu’est-ce que je viens de goûter là ?! »
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